En Haïti.
Tout le monde parle,
Tout le monde accuse,
Tout le monde salit.
Et personne ne rend de comptes.
La diffamation est devenue un sport national, une arme de guerre dans un pays déjà blessé.
Sur les ondes, dans les studios, sur Facebook, TikTok ou X, certains ont confondu liberté d’expression et liberté de nuire. On insulte, on invente, on détruit — au nom d’une vérité autoproclamée.
Internet devait être un outil de progrès, d’échanges, de démocratie. Il est trop souvent devenu un champ de bataille numérique, où les mots tuent la réputation plus sûrement qu’une balle. Et ce fléau prospère, encouragé par le silence de la loi et l’impunité des auteurs.
Il est temps que cela cesse.
Il est temps que l’État assume sa responsabilité.
Il est temps que l’Etat régule le secteur des médias, qu’il soit en ligne ou traditionnel.
Nous avons besoin d’une loi claire, ferme, adaptée à l’ère numérique, qui protège les citoyens sans étouffer la liberté de la presse.
Car oui, la liberté d’expression est un droit fondamental — mais elle n’autorise pas le mensonge, la calomnie ni la haine.
Haïti ne peut pas continuer à se déchirer par les mots.
Il faut redonner du poids à la vérité, du respect à la parole et de la valeur à la réputation.
Parce qu’une société où l’on diffame sans preuve est une société sans justice — et donc, sans avenir.


